Plus je vieillis moi-même, plus je constate que l'enfance et la vieillesse, non seulement se rejoignent, mais encore sont les deux états les plus profonds qu'il nous soit donné de vivre. L'essence d'un être s'y révèle, avant ou après les efforts, les aspirations, les ambitions de la vie. Le visage lisse de Michel enfant et le visage buriné du vieux Michel se ressemblent, ce qui n'était pas toujours le cas pour les visages intermédiaires de la jeunesse et de l'âge mûr. Les yeux de l'enfant et ceux du vieillard regardent avec la tranquille candeur de qui n'est pas encore entré dans le bal masqué ou en est déjà sorti. Et tout l'intervalle semble un tumulte vain, une agitation à vide, un chaos inutile par lequel on se demande pourquoi on a dû passer.
Marguerite Yourcenar
Editions Gallimard, 1977
Une philosophie tranquille à l'ombre d'un arbre, un soir d'automne... A déguster.
j'aime
RépondreSupprimerinfiniment!
c'est fort joli et si vrai.
RépondreSupprimerbonsoir, Pierre.
trés bien décrit
RépondreSupprimerje ne connaissais pas ce blog
bonne journée
J'ai toujours dégusté par intermittence la belle écriture de Yourcenar
RépondreSupprimer"Car la mémoire des hommes est pareille à ces voyageurs fatigués ,qui se débarrassent à chaque halte de quelques bagages inutiles "
"Le Temps ce Grand sculpteur"(1983)
Douceur d'un livre je m'y atelle ;-)
RépondreSupprimerLu et merci de nous citer ce passage qui nous concerne tous ... J'avais à la suite de je ne sais quelle diablerie perdu l'accès à ton blog que j'affectionne, je tombais toujours sur l'ancien et après blocage du serveur. A bientôt.
RépondreSupprimerUne vérité... et inutile de dire que cela fait résonance.
RépondreSupprimermerci pour cela
et belle journée
J'aime ces mots de Marguerite Yourcenar. C'est tellement vrai, en fait...
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