Déraciné
Il passe le trépassé le déraciné le mis à l'eau porté par le courant se glissant en silence flottant se coulant bras ballant bras tombant l'immense cimier en poupe effet de broussaille en désordre de chevelu mal coiffé mal brossé un dérisoire toupet à l'arrière en guise de gouvernail à peine un léger clapotis à son flanc de noyé couché vaincu abattu ne tutoyant plus ni le ciel ni le vent
Il passe le trépassé le déraciné je le regarde et le salue du bord l'accompagne un instant en sa fuite ultime
Un oiseau - un corbeau - perché à l'avant le pilote et le conduit au port
Aucun point d'oxygène en guise de décompression, ainsi restituez-vous, dans toute sa cruauté, l'apnée mortelle des "mal brossés".
RépondreSupprimerL'imagination aux portes du sublime déracinée du temps elle nous porte vers l'infini des tumulutes marées
RépondreSupprimerdéraciné : sans racine mer
RépondreSupprimerC'est terrible. comme un noeud coulant.
RépondreSupprimerBonjour je pense que je viens d'arriver au port le voyage fut assez long mais enfin je peux me poser ici
RépondreSupprimerJe ne suis pas déracinée bien au contraire
Merci pour ces mots de poésie
Bonne journée