9 juin
Il pense : les mots m'abandonneraient-ils - s'ils furent un jour possédés ! - me lâcheraient-ils au milieu du gué, en cette désespérance où je me trouve, où je plonge, où elle m'a mené (sans le vouloir, sans l'avoir prémédité un instant, je le crois, je veux le croire), me laissant sans un signe de vie, seul. Question cruelle : existe-telle encore en ce monde? Quelque malheur... Je n'ose poursuivre ma déraison... Je suis sans force, blessé, mortellement blessé, mortifié, abattu; sans voix, sans courage aucun. Le monde en moi s'est effondré. D'êtres plus malheureux, d'êtres plus esseulés, je ne puis les imaginer. Je ne veux plus penser à cette aventure; je veux me retirer avec ma douleur... Est-il possible de ne pas constamment penser à elle ?
Il dit, un peu calmé, plus tard : je viens de vivre une aventure... Et sa pensée au bord du qualificatif se fige, hésite. Elle reste muette, se terre; elle reste en suspens au seuil du dire, éblouissante. Aveuglée de l'impossible vérité.
Douleur du doute, attente d'une réponse qui ne sait être...
RépondreSupprimerBisous Pierre
aveuglé d'avoir ouvert les yeux.
RépondreSupprimerl'avantage de toucher le fond du trou
c'est qu'il n'y a plus qu'un seul chemin
...
celui pour remonter...
mais, ..., prendre le temps
il y a tout de même quelques aventures
et enseignements
au fond...
Amitiés