vendredi 5 septembre 2014

le vent (3)



Ne pourrais-tu tout de douceur

Batifoler et murmurer

Une tendre chanson

Qui me soit seulement caresse ?

*

Tu m'attises et m'attires

De ta souplesse lever les voiles

De tes feuilles aimer l'envers

Avec passion.

*

Tu surgis et rugis

En assauts répétés

Jamais lassé toujours insatisfait

Que serais-je sans toi ?



vendredi 22 août 2014

le vent (2)



Que cherches-tu, ô vent,

Tant de violence en toi

Pour me troubler ainsi

Et qui m'affole tant ?

*

Pour te mieux étreindre

Et ta ramure pénétrer

Ton corps modeler.



jeudi 14 août 2014

le vent





Je me perds et m'égare

Me révèle et chante.

*

Et me voici à terre gisante

Toi, le vent, parti ailleurs,

Ta proie abandonnée.

*

Ainsi  nos amours

S'enfuient et meurent

Un air qui passe

Sans portée

Tel un rêve brisé.



dimanche 6 juillet 2014

Soir 16



" L'herbe a envahi le chemin... "

Anton Tchékhov, La Cerisaie.


Nos pas usés

Le silence des arbres est tombé

Goutte à goutte

Le temps distillé.

lundi 16 juin 2014

Soir 15



Je t'aime 

et tu n'es plus là pour que te le dise encore.

Te l'ai-je jamais assez dit 

lorsque nous nous donnions la main 

sur la route ?

dimanche 1 juin 2014

Aimer





" Aimer, c'est l'innocence éternelle,

et l'unique innocence est de ne pas penser. "

F. Pessoa

mardi 20 mai 2014

vendredi 16 mai 2014

Soir 13



Il pleuvait fort ce juillet de cette année-là.

Nous plantions les iris dans la boue parce qu'il fallait bien les mettre en terre.

Tu tenais le parapluie pendant que j'œuvrais.

Et nous riions sous l'averse.
Nos premiers iris dans le jardin.

Tu n'es plus là aujourd'hui pour les voir fleurir.



mardi 6 mai 2014

soir 12



Dans la nuit

je t'ai pris par la main.


Dans la nuit

jusqu'au fond du jardin

je t'ai conduit.


Dans la nuit

dans les herbes 

sans bruit

brillait un vers luisant.


Dans la nuit

je t'ai alors embrassée

ton corps si tendre contre moi.


Dans la nuit.




samedi 26 avril 2014

jeu



   Elle s'éveille. La première. Il est allongé près d'elle bizarrement emballé dans une couverture. Il dort. Elle l'observe de côté, fixe son visage,le trouvant tellement ressemblant à celui de Charles, l'envie soudaine de porter un baiser sur son front, sur son nez, sur son menton, de rencontrer ses lèvres... Elle aimerait. Pourquoi ?

   Après l'amour, quand Charles gisait près d'elle ainsi sur le dos, assoupi, de son index elle dessinait délicatement son profil, partant du front, épousant la courbe du nez, allant jusqu'au menton mais lorsque le doigt atteignait la lèvre supérieure, alors celle-ci frémissait sous la caresse et soudain s'éveillant ou faisant semblant de s'éveiller, il saisissait son doigt baladeur, le mordillait, le prenant entre ses dents, soulevant la tête, la regardant et tout deux partaient d'un éclat de rire et finalement s'embrassaient.

   Mais ce matin-là, le doigt de Dane, aussi léger qu'il fût, atteignant le bas du nez, n'occasionna pas le titillement ancien. Paul s'éveillant brusquement souleva vivement la tête et lui jeta un regard surpris.

 - Tu es réveillée ? La découvrant réfugiée au creux de son épaule, son bras engourdi qui l'avait consolée dans la nuit encore autour de son cou à elle. Et tout de suite le besoin immédiat de se dégager de cette intimité partagée et forcée de la nuit. 

   - Comment vas-tu, dit-il en se redressant, s'asseyant au bord du lit. Je me suis endormi... 

   Elle lui a simplement souri et ajoute : il fait jour et je suis reposée, les fantasmes de la nuit évanouis. Grâce à toi qui m'a consolée.