15 septembre
En finir. Ah ! que l'on peut vite arranger et dire certaines choses alors qu'elles sont toujours là, vous collent à la peau quand ce n'est pas à l'âme... En finir, est-ce s'arracher à la tourmente, sortir du labyrinthe où l'on s'est laissé enfermer ? Mais était-ce par mégarde ? N'y sommes-nous entré en ce jardin, n'avons-nous pas franchi ses grilles, attiré par un bruit de fontaine, un chant d'oiseau, une branche aperçue au-dessus d'un mur ? Et nous voici à piétiner des plates-bandes inconnues, froissant des feuillages jamais aperçus, brisant des fleurs étranges, respirant des parfums insolites, ne sachant où diriger nos pas, où poser nos pieds, crainte de détruire une harmonie inconnue, errant en ces lieux comme un corps étranger à ce monde. N'était-ce pas un rêve ?
En finir. Trouver la clé, la force de s'évader de ce cercle magique et envoûtant. Existe-t-elle cette clé ? Cette force est-elle du domaine du monde réel ? Nous trouverons-nous, un jour, sur la touche encore étourdi de l'excursion comme, enfant, sautant du manège encore en marche, nous tombions sur place, tout désorienté, déséquilibré, les oreilles bourdonnantes ? Aurons-nous la volonté de suivre, le comprendrons-nous enfin, ferons-nous nôtre le conseil de Pessoa de tourner la page sur une nouvelle ironie ? Serais-je encore trop plein, trop attaché au monde terrestre pour espérer atteindre cette sereine mélancolie ?
bravo
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