jeudi 25 août 2011

Carnet 27

20.08.2011

Vents des quatre-saisons
vent de Hurlevent
vent des plaines et des steppes
sur les traces de Michel Strogoff

Vents de galerne et vents d'autan
vents d'ailleurs et ceux d'ici
vents de la rose
aux senteurs de foin

le girouette s'affole et se grise
et le coq ou la voile ou la plume
virent et grincent sur les toits

vents dans les grands arbres morts
se déchirant et partant en lambeaux
vents dans la voile
qui claque
et vogue la galère

le vent blessant
le vent ronflant

Je suis - dit le roseau - né un jour de grand vent.

Ah ! tous ces vents de par le monde
portant les voix et les chants d'espoir.

7 commentaires:

  1. Des mots qui me parlent
    J'aime venir te lire...

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  2. Lien entre ciel et terre...

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  3. Les bourrasques en deviennent mentales, la tête pourrait éclater d'un coup de vent si les arbres des cheveux étaient déracinés...

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  4. Le vent

    Sur la bruyère longue infiniment,
    Voici le vent cornant Novembre ;
    Sur la bruyère, infiniment,
    Voici le vent
    Qui se déchire et se démembre,
    En souffles lourds, battant les bourgs ;
    Voici le vent,
    Le vent sauvage de Novembre.

    Aux puits des fermes,
    Les seaux de fer et les poulies
    Grincent ;
    Aux citernes des fermes.
    Les seaux et les poulies
    Grincent et crient
    Toute la mort, dans leurs mélancolies.

    Le vent rafle, le long de l'eau,
    Les feuilles mortes des bouleaux,
    Le vent sauvage de Novembre ;
    Le vent mord, dans les branches,
    Des nids d'oiseaux ;
    Le vent râpe du fer
    Et peigne, au loin, les avalanches,
    Rageusement du vieil hiver,
    Rageusement, le vent,
    Le vent sauvage de Novembre.

    Dans les étables lamentables,
    Les lucarnes rapiécées
    Ballottent leurs loques falotes
    De vitres et de papier.
    - Le vent sauvage de Novembre ! -
    Sur sa butte de gazon bistre,
    De bas en haut, à travers airs,
    De haut en bas, à coups d'éclairs,
    Le moulin noir fauche, sinistre,
    Le moulin noir fauche le vent,
    Le vent,
    Le vent sauvage de Novembre.

    Les vieux chaumes, à cropetons,
    Autour de leurs clochers d'église.
    Sont ébranlés sur leurs bâtons ;
    Les vieux chaumes et leurs auvents
    Claquent au vent,
    Au vent sauvage de Novembre.
    Les croix du cimetière étroit,
    Les bras des morts que sont ces croix,
    Tombent, comme un grand vol,
    Rabattu noir, contre le sol.

    Le vent sauvage de Novembre,
    Le vent,
    L'avez-vous rencontré le vent,
    Au carrefour des trois cents routes,
    Criant de froid, soufflant d'ahan,
    L'avez-vous rencontré le vent,
    Celui des peurs et des déroutes ;
    L'avez-vous vu, cette nuit-là,
    Quand il jeta la lune à bas,
    Et que, n'en pouvant plus,
    Tous les villages vermoulus
    Criaient, comme des bêtes,
    Sous la tempête ?

    Sur la bruyère, infiniment,
    Voici le vent hurlant,
    Voici le vent cornant Novembre.


    Émile VERHAEREN

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  5. > Joelaindien, très beau et tenant mieux la route que mes " vents ", le poème de Verhaeren. Merci Maria.

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  6. Je découvre ton univers d'auteur.
    Un vent de poésie souffle par ici...

    Je repasserai lire à tête reposée
    les histoires qui se suivent.

    Merci pour le petit mot déposés.

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