vendredi 6 décembre 2013

soir 2





Ne soufflons plus sur les cendres !

Le vent s'est apaisé

À l'horizon un vaste cercle de feu

le brasier éteint.




dimanche 17 novembre 2013

automne 7




Les arbres ce matin

de leur chagrin dépouillés

le mien au front perdure

immarcescible.   


" J'assiste à l'éclosion de ma pensée; je la regarde, je l'écoute, je lance un coup d'archet... " ( Rimbaud )





mercredi 13 novembre 2013

soir




Il a mis ses pantoufles

et marche à pattes de velours.

Dans le soir

tous les chats sont gris.





jeudi 31 octobre 2013

si ainsi sont les choses...




" Ce qu'il faut, c'est être naturel et calme

Dans le bonheur comme dans le malheur,

Sentir comme l'on voit,

Penser comme l'on marche,

Et lorsqu'on va mourir, se rappeler que le jour meurt,

Et que le couchant est beau et belle la nuit qui se fait... "

Fernando Pessoa, Poèmes païens.




mercredi 23 octobre 2013

automne 6



" Écrire c'est entendre... "

Gaston Bachelard, Le droit de rêver, Paris, PUF, 1970.

Vieillissant, je n'entends plus.

jeudi 17 octobre 2013

automne 5




L'arbre sec

son âme perdue

dans le ciel

gesticule 

à la recherche de la feuille envolée.

samedi 12 octobre 2013

automne 4




Il y a en moi quelque chose de rompu

un fil relié à l'imaginaire, 

au courage aussi

que sais-je ?

l'escargot au fond de sa coquille

recroquevillé pour l'hiver.





jeudi 10 octobre 2013

automne 3




Des milliers des millions de feuilles

jouets du vent 

couchées au sol

tels des humains

sans tambours ni trompettes

tombées au champ d'horreur.

samedi 28 septembre 2013

automne 2




Les dahlias bouffis

si satisfaits de leur bonne mine

le vent cependant

à terre les jettera.




dimanche 22 septembre 2013

automne




Voici venir la fin de la saison

les hirondelles envolées

Triste est le jardin

triste encore plus la maison

dans la solitude et la froidure.




lundi 16 septembre 2013

*****




Peut-être le dernier été.

Et le voici déjà passé.

En avons-nous pleinement profité ?





mercredi 11 septembre 2013

****




Profitons de la minute qui s'offre.

Il est plausible que la prochaine soit la dernière.





dimanche 8 septembre 2013

*****




Sur le chemin du non-retour.

Temps incertain avec quelques éclaircies.

lundi 2 septembre 2013

Échouage




Échouée sur le sable de la rive

le fleuve poursuit sa route

la souche abandonnée

lundi 12 août 2013

******




     Je suis un écrivain raté. Et disant cela écrivant cela j'usurpe un titre comme une noblesse de pacotille fière d'une particule accolée à son nom de roture. Je ne suis rien. Ayant raté tant de coches en ce parcours...

jeudi 18 juillet 2013

******




     " ... nous sommes heureux parce que nous sommes dégagés du présent, « comme si notre vraie  nature était hors du temps, faite pour goûter l'éternel et, mécontente du présent, attristée du passé, tressaillait tout à coup quand du choc du présent et du passé jaillissait quelque chose qui n'est ni aujourd'hui ni hier, (...) mais qui est hors du temps, essence réelle de notre vie. »

Préface de Jean Tadié à Jean Santeuil (Quarto Gallimard, 2001) et citation de Marcel Proust, Jean Santeuil (op. Cit.) 

mardi 16 juillet 2013

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     On croit que le bonheur ne peut-être qu'en face, chez les autres... Erreur profonde.

mardi 9 juillet 2013

******



Attention au Bonheur ! Ne le piétinez pas : il est sur le pas de la porte.

mardi 18 juin 2013

*****




     Je ne veux plus penser

     Je ne veux plus rien faire 

     Qu'éprouver la bienséance de ce qui subsiste de mon corps pendant qu'il en est encore temps.

     On a coupé mes ailes

     Je ne puis plus aller

     Qu'en claudicant

     Ma liberté perdue.



mardi 11 juin 2013

lecture à bâtons rompus




     " Le corps humain dans le noir est comme une barque qui se désamarre, quitte la terre, dérive." (p 16)

     " Naufragés sont les hommes, venus d'un autre monde, ayant déjà vécu, abordant une rive . " (p 18)

     " Avant la naissance, après la naissance, telles furent les deux portes. " (p 27)

     Celui qui descend le fleuve ne fait qu'épouser la liberté de l'eau. Il se confie au courant, se laisse porter. Abdique sa propre liberté.

     " La vie est une intensité; le temps une mesure." (p 163)

     " Savoir achever est le secret de l'art. " (p 160)

     " Nous ne portons plus beaucoup d'ombre nous aussi quand le soir tombe. " (p 214)

     Entre deux rives, entre deux mondes, rive droite, rive gauche si l'on descend le temps, la rive des morts et la rive des vivants.

* Les citations sont extraites de " La barque silencieuse " de Pascal Quignard, Gallimard, 2011.


jeudi 30 mai 2013

novembre en mai




     Brume de terre après la pluie. 

     On ne la voit pas naître ni s'élever;

 elle est là suspendue hésitante entre nuage 

et envie de pluie, s'étire lentement,

longuement,

comme sortant du sommeil, s'éveille, monte

enfin, et disparaît comme elle était venue,

sur la pointe des pieds.



lundi 27 mai 2013

quand vient décembre




    ... et voici que l'horloge s'affole de tac en tic sonne faux soudain ...

     " On a un calendrier intérieur et, à un certain moment, vient décembre en soi-même. On ne peut tout aimer ni comprendre. Il ne faut pas essayer de bluffer, (...). On a son calendrier neurophysiologique et il faut le respecter. "

George Steiner

mercredi 22 mai 2013

sur la route




Tout ce temps devant soi.
Ce temps a lui seul comme horizon.
Rien qu'à lui.
Sur la plage où vient mourir sa vie.


Nous avons avalé de la route sans prendre garde au paysage. Et voici que parvenus au seuil de la nuit, nous cherchons à voir.

samedi 18 mai 2013

la photo




La photo, mémoire facile.

Je remarque, au cours d'une promenade, d'une maison, les croisées, les dessus des croisées et les persiennes. Rentré chez moi, de mémoire, je cherche à en reproduire le dessin et je pense que la photo m'aurait dispensé de ce travail, de cet effort de mémoire. Si j'avais sous les yeux un cliché de ces fenêtres, je pourrai aisément les décrire. Ce qui évidemment est une erreur. L'erreur de la facilité. La dessinant, je serais allé jusque derrière la vitre ce que la photo ne permet pas.

jeudi 16 mai 2013

Toi, qui me lis...




Toi, 
qui me lis,
es-tu sûr de comprendre ma langue ?

J.L. Borges, Fictions, La bibliothèque de babel.

jeudi 2 mai 2013

( 170 bis )

02 mai 2013


     " Je rêve, et derrière mon esprit attentif, quelqu'un rêve avec moi. "
Fernando Pessoa, Le livre de l'intranquilité, p 131)

     C'est par cette citation du Portugais que s'achève les notes trouvées en ce carnet. Nous ne saurons donc pas si les retrouvailles ont eu réellement lieu. 

     Avec ce numéro 170 s'arrête cette introspection ou plutôt ce délire. J'ai cherché dans le cahier aux pages raturées, encombrées de citations, de notes de lecture... Je n'ai rien trouvé se rapportant à une suite possible à cette histoire. À ces divagations souvent naïves, parfois pathétiques, toujours vraies. Pas plus que je ne puis dire quoi que ce soit des deux protagonistes, sinon que vraisemblablement qu'il s'agit d'un homme déjà âgé et d'une toute jeune fille. Une histoire donc où tout reste à imaginer.

Jeandler.


mercredi 1 mai 2013

( 170 )

16 septembre


     J'ai eu la certitude de passer tout près, de frôler, de côtoyer, oui, de marcher du même pas un instant, en faisant route commune avec Toi, ce que faute d'autre mot moins galvaudé il me faut bien appeler un bonheur. Un moment, rien qu'un seul, où j'ai cru vivre en paix avec tous ceux qui habitent ce corps qui est le mien, enfin pacifiés et accordés, se taisant enfin un moment - ce moment de bonheur - où j'ai cru partager l'amitié avec Toi... Je sais qu'il existe, le bonheur, je l'ai rencontré, même si la porte qui lui donne accès est étroite et s'est vite refermée, cachée au fond de mes rêves.





   

mardi 30 avril 2013

( 169 )

16 septembre


     Tu ne pourras jamais savoir ce que tu es pour moi ne le sachant pas moi-même.

     Saisi de vertige devant tant de beauté...

     Par quel heureux hasard, quelles influences, quelles confluences, quels tropismes, tant de bénédictions réunies en une seule personne : Toi ? Tant de félicités que rien ne vient ternir. Quel instant que cette rencontre ! Quel homme heureux que celui qui en est le témoin ! Quel bonheur de pouvoir dire : je fus cet homme-là.

dimanche 28 avril 2013

( 168 )

16 septembre


     Peut-on être plus sage que le sage qui ne cherche pas s'il n'avait déjà trouvé ? Oui, je ne t'aurais cherchée si déjà je ne t'avais trouvée. Oui, c'est en moi que le désir de découvrir avait racine, qu'au plus profond de moi se trouvait le modèle, le référant à l'aune de laquelle je t'ai imaginée, mesurée, comptée... C'est en moi, si proche et si lointaine à la fois, que tu te tenais, autre moi-même, recherchée de tout temps, sœur méconnue, part de moi-même à réconcilier et jamais encore approchée. Que t'ai-je cultivée avec la même ferveur qui me faisait lâcher la proie pour l'ombre, courir après des fantômes moqueurs, poursuivre l'esseulée aux yeux si beaux et si tristes ! Alors qu'en moi, un trésor ignoré jusqu'alors sommeillait, de toute éternité présent, une personne de beauté pure, un être de lumière... 






jeudi 25 avril 2013

( 167 )

16 septembre


     Elle, transfigurée - idéale figure de proue qu'aucun navire ne portera jamais sur aucune mer - perdue et retrouvée, première silhouette reconnue du voyageur débarquant au port.

     Ne sommes-nous pas parvenu au terme du périple : circumnavigation en quête de l'envie ? Et l'émotion si rare et si intense à retrouver l'amie, si envahissante, montant, montant telle une marée de printemps, débordante, s'enflant, submergeante, énorme comme une vague douce.

     Elle, immarcescible - présence prégnante, tant attendue, tant espérée - tout à la joie de la retrouver, si simplement, tacite connivence, comme si nous ne nous étions jamais quittés, Elle en moi, moi en Elle, continuant de vivre, sans que j'y ai pris garde, discrète, telle un être timide, se laissant oublier, de toujours protégée, de toujours abritée, croyant la perdre à chaque instant, à chaque instant la retrouvant comme une blessure d'enfance, toujours vive et fraîche, à jamais calmée, la cicatrice douce au toucher. Un si long périple pour une telle évidence ! La découvrir en soi, radieuse, illuminant soudain votre existence telle un roi mage. Un si long voyage intérieur pour cet instant de plénitude !



mardi 23 avril 2013

( 166 )

15 septembre


     En finir. Ah ! que l'on peut vite arranger et dire certaines choses alors qu'elles sont toujours là, vous collent à la peau quand ce n'est pas à l'âme... En finir, est-ce s'arracher à la tourmente, sortir du labyrinthe où l'on s'est laissé enfermer ?  Mais était-ce par mégarde ? N'y sommes-nous entré en ce jardin, n'avons-nous pas franchi ses grilles, attiré par un bruit de fontaine, un chant d'oiseau, une branche aperçue au-dessus d'un mur ? Et nous voici à piétiner des plates-bandes inconnues, froissant des feuillages jamais aperçus, brisant des fleurs étranges, respirant des parfums insolites, ne sachant où diriger nos pas, où poser nos pieds, crainte de détruire une harmonie inconnue,  errant en ces lieux comme un corps étranger à ce monde. N'était-ce pas un rêve ?
En finir. Trouver la clé, la force de s'évader de ce cercle magique et envoûtant. Existe-t-elle cette clé ? Cette force est-elle du domaine du monde réel ? Nous trouverons-nous, un jour, sur la touche encore étourdi de l'excursion comme, enfant, sautant du manège encore en marche, nous tombions sur place, tout désorienté, déséquilibré, les oreilles bourdonnantes ? Aurons-nous la volonté de suivre, le comprendrons-nous enfin, ferons-nous nôtre le conseil de Pessoa de tourner la page sur une nouvelle ironie ? Serais-je encore trop plein, trop attaché au monde terrestre pour espérer atteindre cette sereine mélancolie ?




dimanche 21 avril 2013

( 165 )

15 septembre


     Finirais-je par te retrouver, te rattraper, depuis si longtemps que je te cherche ?

samedi 20 avril 2013

( 164 )

15 septembre


     Il n'y a d'autre chose, pas de mots ici-bas que mon ennui sans borne, qu'un espace et un temps désolés, un espace nu, sans végétation aucune, dépourvu de sa terre, qu'un espace flottant, sans lieu ni temps, sans appui pour tenir et aller. Où irais-je d'ailleurs en cette nuit sans fin, cette nuit qui me blesse et que j'aime tant. Elle me colle au corps et me baigne, cette nuit où je sais que tu rôdes. Où irais-je mains tendues puisqu'il n'y a pas d'autre ailleurs que toi ? Cette nuit qui m'unit à toi, où je retrouve et te perds, cette nuit où tu t'évanouis.

vendredi 19 avril 2013

( 163 )

15 septembre


     Il va, il vient, il aime le souffle tiède du vent, respire avidement les senteurs des herbes coupées. Il cueille au passage les fruits du paradis. Il butine. Elle est l'une des fleurs qu'Il a visité. Il vit.

     La fleur amoureuse du papillon qui vient de l'effleurer. Un souffle, une brise, une respiration. Un instant troublée la fleur et la voici fécondée.

     De quelle banlieue de l'esprit est-Elle ?

mercredi 17 avril 2013

( 162 )

15 septembre


     Lui : Reviendras-tu, dis-moi ?

     Le cynique : Pourquoi cette question ? Tu le sais qu'Elle reviendra et pourquoi Elle reviendra: laisse-lui le temps et flatter ton amour-propre, petite incursion en ton jardin que tu dis, que tu veux, secret...

     Lui: Tu es revenue et tu seras toujours là. Ah, ce sourire, cette douceur, cet abandon, cette tristesse, cette mélancolie qui sied tant à la charmeuse, ce regard, ces gestes, cette voix, cette manière de poser ses mots.



lundi 15 avril 2013

( 161 )

15 septembre


     Reviendrais-je encore une fois aux mêmes questions ? Tournerais-je sans fin les mêmes paroles au moulin labyrinthique ? Cercle magique auquel je ne puis échapper. Ah ces attraits, ces feintes ! Cruelle séduction, quels charmes que berceuse répétée !

     Je voudrais enfin te contrarier en insistant ainsi ; me diras-tu qui tu es ?

dimanche 14 avril 2013

( 160 )

15 septembre


     N'aurais-tu plus rien à me dire, plus rien à m'apprendre, à m'offrir ?

samedi 13 avril 2013

( 159 )

14 septembre


     Jour après jour, même (et surtout) si chacun ajoute à la solitude de l'autre, Elle me devient plus désirable.

     Tout à ces pensées nomades, fait irruption soudain une hésitation, comme un soupir sur la partition, un silence bref, perfide et taraudeur, une petite phrase : Et si Elle ne revenait pas  ?

     Impossible de se faire à cette idée, de continuer de vivre avec. La pluie ne convient pas à la fleur bafouée. Elle, perdue, le ciel est vide, déserté de son soleil. Demeure à sa place un trou. Une blessure.

     Les souvenirs sont blessures cachées.


jeudi 11 avril 2013

( 158 )

13 septembre


     Pourquoi ne viens-tu pas ? Sans un signe de toi. Qui te retient ? Qui t'en empêche ? Ton libre-choix ? Le mépris ? Ta fierté ? Cela, jamais je ne l'apprendrais, condamné que je suis à languir en silence. Saurais-je seulement me réfugier dans le silence et souffrir l'ineffable de loin ?

     Avec qui ai-je vraiment communié de toute mon existence ? Personne. Les gens se fuient, s'évitent.

lundi 8 avril 2013

( 157 )

15 septembre


     Que de craintes formulées à ton sujet, d'inquiétudes qui m'assaillent... comme si tu étais seule à affronter le monde, démunie et faible. Autres illusions ! Prétendrais-je à te rassurer, te guider, t'aider, te secourir ? Saisi d'effroi, parfois, quand je pense à toi, que je t'imagine, plus tard, plus loin ... Et là aussi n'est-ce pas sur ma propre solitude que je m'apitoie, sur mon propre devenir, ce malheur infini d'être seul, d'être, nous deux, des étrangers l'un pour l'autre ?

     Ces différences qui hérissent chacun et dont personne ne peut se déprendre... Faux obstacles, plus puissants qu'aucun répulsif chimique et qui feront rester face à face deux êtres sur la défensive. Deux êtres, deux mondes inconciliables.



samedi 6 avril 2013

( 156 )

15 septembre


     À force de l'attendre, de la chercher, de l'imaginer, de la sentir arriver derrière moi, une jubilation proprement hallucinatoire m'envahit. Je suis obligé de faire halte en ce désert empli de mirages ; pris de vertige, je ferme les yeux, ne veux plus rien entendre ; et son ombre survient, sa silhouette se découpe sur un soleil noir, son visage de lumière, son sourire ; ne viens-tu me narguer ? Oserais-je rouvrir les yeux, regarder le monde en face ? M'éveillerais-je de cette rêverie, secouerais-je cette léthargie chaude et lancinante, panserais-je ces déchirures sans larmes ?



vendredi 5 avril 2013

( 155 )

15 septembre


     Les mots seuls pourront-ils me rendre le bonheur perdu? Me parleront-ils de celle attendue ou bien ne me donneront-ils seulement que son  pâle reflet, telle une clarté blafarde et frileuse d'un soleil de minuit ?

     Ces jours-ci, l'impatience prend son nom.

mercredi 3 avril 2013

( 154 )

8 septembre


      Son silence fait venir l'hiver et me glace, une froidure traversière.

      Elle, comme le bleu du ciel espéré et jamais tenu.

      Je vais encore une fois abandonner la partie avant qu'elle ne soit commencée.

      Quand viendras-tu m'arracher à ces ténèbres ? Chaque jour qui point m'approche du jour.

      Si sûr de sa bonne mine, de sa fortune... Indifférente ? Que cherches-tu ? Ne vois-tu pas que je te tends la main ?

      À moins - mais cela est certain - que ce soit moi qui appelle au secours...

      Un silence, ce silence comme un gage, une promesse. Promesse d'être là. Aujourd'hui, encore, une présence invisible, si légère, si fugace. Aérienne. 

      Que caches-tu en toi, quelle énigme dont tu n'as peut-être pas même idée, quel mystère, quel non-dit et qui ne peux que te faire souffrir ? Cette craintive et peureuse démarche, je le vois bien, je le sens bien et qui m'attire, t'auréole... Un secret que tu veux soigneusement taire, toi si avare de paroles, de confidences. N'aurais-tu confiance en toi, n'aurais-tu éprouvé la force cachée en toi ?

      Questionnement sans fin ni rime ni raison... Viendras-tu me détromper, faire parler la sibylle. Serais-je si peu habile en cette maïeutique ?



lundi 1 avril 2013

( 153 )

12 septembre


     Ton silence est comme  un hiver et me glace, une froidure traversière.

     Elle, comme le ciel bleu espéré et l'espérance jamais tenue.

     Je vais une nouvelle fois encore abandonner la partie avant qu'elle ne soit commencée.

     Quand viendras-tu m'arracher à ces ténèbres ? Chaque jour qui point me rapproche du jour.

     Si sûre de ta bonne mine, de ta fortune... Indifférente ? Que cherches-tu ? Ne vois-tu pas que je te tends la main ? Ou tu le vois que trop et refuse.

     À moins - c'est plus que certain - que ce ne soit moi qui appelle au secours.


dimanche 31 mars 2013

( 152 )

11 septembre


     N'existant plus. Sans attendre, désespérant d'espérer. Je voudrais ne plus avoir conscience de cette attente. Impatiente patience. Je n'en puis plus de t'imaginer.

     L'amitié, l'amitié seule , c'est un partage. Une mise en commun. Communier. N'aurais-tu rien à donner en partage ?

     Tu n'auras jamais la volonté, l'audace (même si l'idée t'en venait) de m'écrire, une petite carte, où de téléphoner.

     Nous sommes si proches et si loin à la fois ! Entre nous comme un espace, un vide qu'on n'arrive pas à combler, à franchir. Sidéral. Sur deux planètes différentes.



vendredi 29 mars 2013

( 151 )

10 septembre


     Verrais-je (et que faire pour cela ?) le soleil se lever, énorme et éblouissant ? Verrais-je l'astre du jour venir à moi ? Promesse, splendeur d'une jour sans nuages. Sera-t-Elle ce signe, ce vent de fraîcheur tant attendu et qui ne soit mensonge ?

     Nous retrouvant, montreras-tu quelque plaisir ?

mercredi 27 mars 2013

( 150 )

10 septembre


     Peux-tu deviner ce cri ? Veux-tu connaître les profondeurs d'où il s'élance ? Un cri sans voix. 

     Chacun n'est-il pas un désert pour l'autre ? Nous nous croisons, au hasard, dans l'indifférence; l'indignité d'une rencontre, murés, engoncés dans notre incuriosité, nos egos. Sourds, aveugles. Seuls. Irrémédiablement. Le sourire n'est qu'un masque convenu.

lundi 25 mars 2013

( 149 )

8 septembre


     Mille signes, mille riens m'évoquent à chaque pas, à chaque minute ta silhouette, ta démarche, le vêtement que tu portes, ton sac à l'épaule, ta nuque, ta manière d'être, ton regard, ton sourire,...

      Pire que l'absence : ne rien savoir et ne pouvoir rien imaginer; une attente sans bois pour alimenter le feu. Une attente sans objet. Je sais seulement que je dois être patient quand tant de choses en moi me brûlent d'impatience, me dévorent, me minent.

      Supplier, implorer, espérer. Supplice.
      Esprit et corps ravagés par l'angoisse.
      Ô répondras-tu à mon appel ?



samedi 23 mars 2013

( 148 )

8 septembre


     Et tu arriveras comme toujours de ton pas mesuré et lent, ton pas aérien, sûre de toi, presque innocente, joueuse certainement, un sourire aux lèvres, ranimant le feu, poursuivant la partie comme s'il n'y avait cet abîme en moi.

     Sait-on où l'on va, ce que l'on devient ?

jeudi 21 mars 2013

( 147 )

7 septembre


     Journée bien ordinaire que ce vendredi.

     J'aurais aimé dire - j'espérai - : J'avais le pressentiment que tu viendrais aujourd'hui et te voici. 

     Fausse alerte. Répétition.

mercredi 20 mars 2013

( 146 )

6 septembre


      Elle, un être qui s'épanouit. Témoin de cet ouverture, de cette floraison, de cette fragilité qu'est toute naissance au monde. Que va-t-elle faire, devenir, croire ? Vers quels rivages va-t-elle se diriger ? Autant de pensées dictées par son image retrouvée et qui me saute littéralement aux yeux, image-souvenir qui génère en moi une sorte d'appréhension étrange, un sentiment mêlé tout à la fois de joie et de tristesse, de crainte et d'espoir : qu'un tel être si parfait... Que puis-je dire de plus ? Poursuivre sans atteindre la rive où l'on souffre ?

     Depuis quelques jours, je me persuade que ce vendredi (double superstition) sera le jour de nos retrouvailles... Impatience d'être à demain.

     Dirais-je, une fois encore, ce soir, une journée d'attente vaine accomplie ? Sans aucun doute malheureusement puisque je ne suis pas superstitieux.



lundi 18 mars 2013

( 145 )

5 septembre


     Elle, son image. Si prégnante, maintenant, comme si je n'avais pu la bien dessiner qu'en ces lieux, ici. Je n'aurais jamais espéré tant de joie. Elle, un être de lumière et qui m'habite. Les vertus des lieux retrouvés.

samedi 16 mars 2013

( 144 )

5 septembre


     Un instant me traverse l'idée perfide de préférer ne pas la revoir, par crainte d'aller au-devant de je ne sais quelles déconvenues, de trouver un nouveau lot de peines, de déchirements, de tourments non partagés...

     Qui, sournoisement, me souffle cette idées perverse ?

jeudi 14 mars 2013

( 143 )

5 septembre


     Et ce silence - son silence à Elle - , loin de m'inquiéter, m'exalte, m'enivre comme si l'espoir (la promesse ?) de la revoir, de la retrouver bientôt - immanquablement - était chose due et naturelle ? Convenue. Qu'une question de temps. Une question de patience et d'indulgence. Toute chose jouant tel un euphorisant.

mercredi 27 février 2013

( 142 )

4 septembre


     Maintenant, revenu en ces lieux, quand je pense à Elle (et je ne fais qu'y penser constamment), un serrement viscéral difficilement compréhensible me traverse immédiatement le corps, s'y fixe, s'incruste, irradie, s'indure et me tenaille, me serre, m'étouffe et ne me quitte plus, soit qu'il résulte de l'angoisse de ne pas la retrouver jamais, soit qu'il provienne de la trop forte et soudaine jubilation que fait grandir l'espoir de la rencontrer, là, un jour prochain (j'en suis certain), peut-être demain, peut-être à l'instant même, comme par inadvertance, au détour de cette rue... L'espoir traversé de pensées contradictoires, d'interrogation sans fin, de folles aspirations... Impatiente et déraisonnable attente.



dimanche 24 février 2013

( 141 )

4 septembre


      Lui : Que me manquait-il pour que son image se dessine ? Le décor. Et les lieux retrouvés me font mal.

      Le Cynique : Et les questions que tu te poses et celles que tu laisses dans l'ombre, qu'en fais-tu que tu n'en dises rien ?

      Lui : Elle, quand je ne l'attendais pas.

vendredi 22 février 2013

( 140 )

3 septembre


     Lui, retrouvant les lieux familiers, déambulant dans la ville encore sous le coup de l'été, il pense naturellement à Elle, au jour où ils se rencontrerons à nouveau. Il y croît, fermement. De toutes ses forces. Et au rythme de ses pas, au milieu de son errance, voici que le visage tant recherché, tant invoqué, tant imploré, surgit par intermittence à partir d'infimes détails aperçus au passage et qui évoquent immédiatement par similitude ou par différence, l'être tant espéré. Oui, en ces lieux retrouvés de son amour, il la retrouve plus aisément, plus docilement, naturellement.

jeudi 21 février 2013

( 139 )

2 septembre


     Tu étais là depuis longtemps, autour de moi, dans la blondeur du monde et je ne te voyais pas ! Maintenant, je sais te repérer en tes métamorphoses, dans un visage, un brin d'herbe, un souffle du vent, la forme d'un visage, une certaine lumière, tel éclairage... Je ferme les yeux et tu es là et me souris.


mercredi 20 février 2013

( 138 )

2 septembre


     Elle s'avance... Je sais qu'Elle est en route, la devine déjà depuis l'autre bout de la plage. Sans bruit, sur le sable fin, Elle s'avance, Elle vient vers moi. Elle, tout sourire, toute clarté, toute pureté. Dans l'innocence de sa jeunesse.



mardi 19 février 2013

( 137 )

2 septembre


     Lui : De toujours Elle était en moi, née en même temps que moi, grandissant avec moi. Une part de mon être. Ensemble, indissociablement liés.

     Lui : Comment se nomme ce lieu, ce rivage qui va à sa rencontre, où je l'attendais, ce paysage qui me bouleverse si durablement et qui cause tant d'émois inapaisables et douloureux ?

     L'Autre : Tu le sais bien -  on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre - tu le connais bien le nom de cet attrait. Il n'a rien d'intellectuel, rien d'éthéré...

     Lui : Pourquoi avoir attendu tout ce temps, pourquoi Elle et pas une autre ? Elle, là, présente, de toujours.

     L'Autre : Tu rêves ! Éveille-toi !













dimanche 17 février 2013

( 136 )

2 septembre


     Je vais et vogue n'attendant que le cri de la vigie qui m'annoncera la rencontre tant espérée. Mer monotone et de patience. Vigie moi-même guettant le signe qui viendras : surprise sans surprise. Elle, elle-même, en pointe de terre. Que la route est longue jusqu'à Elle mais ne vit-Elle pas en moi, si proche et si lointaine, mon Amérique à moi ?


samedi 16 février 2013

( 135 )

1er septembre


     Lui : Quel jour ?

     L' Autre : Promesse déjà non tenue.

     Lui: Je ne dis plus rien, me replie dans le silence limbique ; que son nom, pour moi, rien que pour moi, répété en moi,en silence, formé sur mes lèvres, ne le laissant naître. J'attendrais qu'Elle vienne me faire revivre, me rende à la vie pour le dire.

jeudi 14 février 2013

( 134 )

1er septembre


     Lui : J'attends, sage et fébrile, c'est selon, je ne sais quel évènement. Une rencontre. Que puis-je imaginer de la rencontre avec Elle ? Et si personne n'était au rendez-vous, me souffle une voix que je n'ai jamais réussi tout à fait à dominer, à faire taire ? J'attends, négligeant toute appréhension tel un cisaillement qui traverse comme un éclair mon corps. Je voudrais ne plus rien dire, ne plus rien ajouter avant le jour attendu, tant espéré. 



mercredi 13 février 2013

( 133 )

1er septembre


     Il pense : Ce qui manque à cette narration en forme de souvenir, c'est le temps, la durée de l'attente. Elle, toujours. Constamment. La joie demeure même après la peine.

     Mémoire : On fait naître ce que l'on croyait seulement ressusciter. La mémoire inventive. La mémoire invective.

mardi 12 février 2013

( 132 )

1er septembre


     Lui : Oui, je pense à Elle chaque minute. Nous nous sommes rencontrés pour toujours.

     L'Autre : Non, vous vous êtes seulement croisés.

     Le Raisonneur : Cette longue absence (une absence sans fin, dis-tu !), ce long silence supporté, n'est-ce pas le moment pour toi de conclure cette histoire ? Qu'attends-tu d'un supposé retour, que tu penses plausible ? Cela ressemble fort à une poursuite illusoire et dérisoire de ce qui toujours t'échappera, qui ne peut que t'échapper parce que sans substance.

     Le Vulgaire : L'interrogeras-tu (oui, je sais, cela met en scène la jalousie, la convoque) sur ses aventures à Elle ? Pose lui donc la question. La problématique de ses plaisirs ou de l'argent. Oseras-tu te montrer sous cet angle ?

     Lui : Avec cet échange-ci, cru et cruel ... que je récuse, que je ne peux admettre...

     Le Raisonneur : Tu t'obstines...

     Lui : Avec cet éclairage brutal, je " vois " son visage, par instant, plus précis, comme un démenti à ces propos inconscients. Elle ne peut être Ça !

     Lui : Tous ces autres qui convergent vers moi, s'abattent sur moi, se liguent, se conjuguent et m'étouffent.

     Lui : Pourquoi un tel désir ? Un besoin ? De possession, d'impartage, d'absolu habitent-ils en moi ?

     Lui : Je conclurai que parvenu au plus profond de mon désir obscur, de forêt silencieuse.

     L'Autre: Tu te réfugies dans les hauteurs, tu fuies, déplaces les choses réelles, les décales, les nies.

     Lui : C'est en ajoutant un peu plus de lumière, de sa lumière à Elle, que je gagne un peu de sa souriante présence, ses traits se dégageant, son visage retrouvant sa légèreté que je parviens à reconstituer son image. Affaire douloureuse de volonté et de mémoire.

      L'Autre : Tu t'illusionnes : la jeunesse est trompeuse. Tu fuis devant cette évidence !

      Le Raisonneur : Elle te trompe. Elle joue, profite, t'exploite. Oui, Elle profite de toi. De plus, Elle est l'inconscience même.

      Le Vulgaire : Combien la paies-tu ?

      Lui : Je frémis. Je tremble à vous entendre. Vous me blessez mais ne m'achèverez pas. Je crois à la joie. Sa joie, à Elle. La joie du premier jour.







lundi 11 février 2013

( 131 )

1er septembre


     Lui : Je ne repense pas à Elle. Je n'ai jamais cessé de penser à Elle. Son image toujours présente bien que lointaine le plus souvent. Une image si difficile à en former les contours. Elle ne prend un peu plus de netteté qu'en y ajoutant de la clarté. Oui, en ajoutant de la lumière qui irradie les bords. 

     Je ne l'avais jamais vue si jeune.

     Lui : Notes éparses pour un visage à recomposer. Morceaux brisés d'une rencontre.



dimanche 10 février 2013

( 130 )

31 août


     La joie plus profonde que la peine quand déjà si profonde est la douleur.

     Lui : Je n'ai plus rien à dire - depuis si longtemps - rien à dire qu'à répéter ton nom sans fin comme un talisman.

samedi 9 février 2013

( 129 )

27 août


     Lui : Pourquoi ai-je tant  de peine - oui, une peine chagrine et immense - et pas seulement des difficultés, à recomposer son visage ?

     L'autre : Ridicule obstination.

     Lui: à susciter, n'observer, retrouver  qu'une pâle image, voilée, comme un soleil déteint et sans chaleur, rien qu'un peu de lumière, à peine une lueur... Pourquoi ton image m'échappe-t-elle, pourquoi te dérober ainsi alors que tant de visages anciens me reviennent avec tant de netteté, immédiatement, à la demande, à ma mémoire ? Où es-tu ? Pourquoi cette fuite, cette perte en moi ?


jeudi 7 février 2013

( 128 )

17 août


     Dans la nuit - mais est-ce bien un hasard ? - des pensées désespérées - Elle, me moquant, me narguant, me trompant. Elle, sans aménité. 

     L'Autre : te trompant ! Que t'aurait-elle promis pour te tromper ? Ouvre les yeux bienheureux naïf. Elle suit sa voie, son chemin. Tu t'y trouves, certes, mais sur le bord comme une borne à laquelle seul un chien revient.

mardi 5 février 2013

( 127 )

16 août


     Le raisonneur, railleur : C'est ta jeunesse perdue que tu regrettes, que tu veux retrouver. Les premiers signes de vieillissement sur ton corps, tu ne veux les voir ! Tu ne les vois pas !

lundi 4 février 2013

( 126 )

14 août


     Le raisonneur : Tu t'enflammes, attises le feu, t'exaltes. Tu es seul, bien seul, certes. Des fantasmes que tu nommes passion, amitié, que sais-je encore et qui ne soit délire.

     Lui, pendant le concert, frappé par le programme qu'il écoute : Je me souviens; je suis seul une autre fois; rêve; mon cœur bat; le rendez-vous; seul comme toujours. Oublier, si tôt, si vite; j'étais avec Elle. Je voudrais dans un mot; le jour est arrivé. Mélodies russes qui toutes me la désignent.




samedi 2 février 2013

( 125 )

12 août


     Brume. Le soleil est caresse, et l'air, le vent alentour, les herbes grises, le nuage qui passe et défait. Elle.

vendredi 1 février 2013

( 124 )

10 août


     Amitié sans retour, dit-on. Comment entendre cela ?

     Il parle. Seul. Possédé par la plus grande tristesse, celle de l'absente. Soliloque obligé.

     L'autre, le raisonneur : Ce n'est plus (si cela jamais fut) le quand mais le comment qui questionne. Pas tant les circonstances que les dispositions qu'Elle affichera lors des retrouvailles qui devraient l'inquiéter.

     Le raisonneur, encore : Résumons-nous, épurons. Lui : Quelle horreur ! Épurer ! Mettre à plat la réalité.

     Lui : Tout ce que je dis n'est pas à boire, certes. Mais de là à me dépouiller, la chair à nu...




mercredi 30 janvier 2013

( 123 )

8 août


      Lui : Je me tais, je m'éloigne, Elle si loin déjà d'ici.

      Comme ces jeunes arbres que l'on voit s'élancer pleins de santé, de vigueur et d'allégresse et la question qui vient  : Que deviennent-ils ? Gagnant, perdant, on ne sait. Et ces jeunes sapins le renvoient vers Elle. À ses possibles. Avec une crainte aussi (et c'est là l'essentiel peut-être) de la cassure, de la blessure, de la fracture. Comment un être si .... et ses mots s'arrêtent là, au seuil du dire.

     " Je peux te voir encore et toujours ton sourire illuminera mes mots. " 

     Il lit : Ton visage s'effarouche doucement quand soudain une clarté de lampe se fait en moi, à l'endroit où l'on dit le plus douloureusement jamais ." (Paul Celan) 


mardi 29 janvier 2013

( 122 )

3 août


     Il reste seul. Seul à s'écorcher les pieds aux pierres du chemin. À se déchirer aux ronces du souvenir. Seul à partager cette amitié lointaine.

     Terre ! Terre ! s'écriait la vigie. Aux bord des larmes.

     Il lit : un arbre pour compagnon : " Cet arbre est là en familier, en voisin : invité. " À moins, pense-t-il, que ce soit moi l'invité de l'arbre, pensant à Elle.



dimanche 27 janvier 2013

( 121 )

2 août


     L'éternel soupçon qui resurgit :si ce sentiment qu' Il lui porte n'était pas partagé ? À cette idée, son corps meurt sous une volée de flèches invisibles et qui le brûlent.

     Es-tu si certaine que j'attends ?

     Que fais-tu de tout ce temps sans moi ? Que fais-tu, en ce instant même de ma folie ? Je crois aux mirages comme aux aurores boréales et guette au ciel de la nuit une étoile filante pour y confier mon vœux.