jeudi 17 novembre 2011

Carnet 27

14.11.2011

     Elle rentre le soir par les routes et les chemins sans feu ni flamme été comme hiver sa journée terminée de fil en aiguille de fermes en fermes une botte de foin ou un ballot de paille tant bien que mal arrimés à l'arrière une betterave en saison dans le cageot devant pour les lapins une bouteille de lait encore tiède dans son sac trois oeufs frais dans un papier journal son repas du soir au guidon et je la vois en roue libre arrivant comme si c'était hier sautant comme à vingt ans de sa machine cette ombre qui se glisse silencieusement ce soir dans mon propos d'aujourd'hui... M, la couturière.

4 commentaires:

  1. Ce texte sans ponctuation se lit comme on enfile les perles d'un collier. Il se construit point à point aussi comme doit le faire la couturière pour un de ses petits travaux d'aiguille...
    Étonnant et intéressant. Je suis bluffée :-)

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  2. Une émotion, ce texte est une émotion.
    C'est très beau, si simple, si bien senti, ressenti, dit comme un souffle, une respiration...j'aime beaucoup
    il y a dans ce texte quelque chose qui s'apparente à "Lambeaux" de Charles Juliet

    merci et bravo

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