mardi 17 janvier 2012

carnet 27

             Déraciné

    Il passe le trépassé le déraciné le mis à l'eau porté par le courant se glissant en silence flottant se coulant bras ballant bras tombant l'immense cimier en poupe effet de broussaille en désordre  de chevelu mal coiffé mal brossé un dérisoire toupet à l'arrière en guise de gouvernail à peine un léger clapotis à son flanc de noyé couché vaincu abattu ne tutoyant plus ni le ciel ni le vent

   Il passe le trépassé le déraciné je le regarde et le salue du bord l'accompagne un instant en sa fuite ultime 

     Un oiseau - un corbeau - perché à l'avant le pilote et le conduit au port


5 commentaires:

  1. Aucun point d'oxygène en guise de décompression, ainsi restituez-vous, dans toute sa cruauté, l'apnée mortelle des "mal brossés".

    RépondreSupprimer
  2. L'imagination aux portes du sublime déracinée du temps elle nous porte vers l'infini des tumulutes marées

    RépondreSupprimer
  3. Bonjour je pense que je viens d'arriver au port le voyage fut assez long mais enfin je peux me poser ici
    Je ne suis pas déracinée bien au contraire
    Merci pour ces mots de poésie
    Bonne journée

    RépondreSupprimer