mercredi 3 février 2016

Mémoire vive

« C'est une chose étrange à la fin que le monde
« Un jour je m'en irai sans en avoir tout dit
« Ces moments de bonheur ces matins d'incendie
« La nuit immense et noire aux déchirures blondes

« Il y aura toujours un couple frémissant
« Pour qui ce matin-là sera l'aube première
« Il y aura toujours l'eau le vent la lumière
« Rien ne passe après tout si ce n'est le passant

« Je dirai malgré tout que cette fut telle
« Qu'à qui voudra m'entendre à qui je parle ici
« N'ayant plus sur la lèvre un seul mot que merci
« Je dirai malgré tout que cette vie fut belle »

C'est ce dernier vers de Louis Aragon que Monsieur d'O reprend pour en faire le titre de son -comment dire ? - livre de souvenirs,  autofiction biographique, histoire d'une vie, procès, aventures, histoire littéraire, romance ..? Un monde, une époque, entre hauts et bas.

Jean D'Ormesson, Je dirai malgré tout que la vie fut belle, 
Éditions Gallimard, 2016.

5 commentaires:

  1. Mémoire et examen de conscience, j'ai suivi les propos de Jean D'Ormesson à « la Grande Librairie » avec beaucoup d'attention, je n’ai pas encore lu son livre. Une remise en question sur soi-même au crépuscule de notre vie est un passage incontournable, ce n'est pas un bilan non plutôt un exercice de sagesse, savoir tourner les pages de son existence avec complaisance sans haine et sans regrets. Se dire que le moment est venu d'accueillir le crépuscule des jours là où la lumière est souvent la plus belle comme pour honorer ce jour qui s'éteint, comme pour honorer cette vie qui nous a été donnée avec ses peines, avec ses joies, ses souffrances, ses richesses et lorsque cela peut s'exprimer en poésie c'est encore mieux car c’est au travers de la beauté que l’âme exulte, avec quelle force Aragon nous a ouvert la voie.

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  2. merci pour vos partages, Pierre, Monique,
    je vous embrasse.

    c'est fort de fort, de vérités de *levivre...

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  3. Je n'ai pas lu d'Ormesson et n'ai pas l'intention de le lire mais je le trouve fort inspiré d'avoir repris ce merveilleux, magnifique, extraordinaire poème d'Aragon... où tu as oublié un le mot "vie" en reprenant le premier vers de la 4ème strophe.

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  4. Et merci à Monique que je ne connais pas pour son beau commentaire.

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  5. Vous dites juste Nathalie H.D,
    le commentaire de Monique est fort beau,
    et Monique gagne à être reconnue,
    car sa plume est exceptionnelle.

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