mardi 10 juillet 2012

( 14 )

22 mai


     Ce n'est pas moi cette fois qui passe à côté des choses. C'est la chose qui est passée près de moi sans me voir.


     Contact non rétabli.


     L'impensable : nous quitter ainsi sans se quitter. Sans avoir rien dit.


     Je ferme les yeux, m'adosse au fauteuil, me cale au fond du fauteuil et regarde au fond de mon être, rentre en moi-même. Qu'ai-je perdu ? Une perte qui fait mal. Où se cache mon mal ?


     Qu'y a-t-il de pire que l'absence, pire que le silence sinon la mort ou l'inexistant ? Parce que dans ce silence-là, on se sent réduit à quantité négligeable. Et cette réduction, cet anéantissement, cette négligence est insupportable : elle nie l'être, le sujet. Moi. Moi qui ne fait que penser à toi.


     Puis-je espérer une tristesse lucide ?



2 commentaires:

  1. Des mots tristes, des maux
    Une absence,comme une sentence
    des espoirs, des silences...
    L'évidence...Mot incongru devant la peine
    Chagrin de l'âme qui se perd en souffrance

    Un très beau texte, douloureux mais beau...
    La tristesse serait-elle belle?...

    Douce soirée Jean (ou Pierre, je ne sais...)
    Bisous bleus
    Gisèle

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  2. "Où se cache mon mal ?"

    Si belle question.

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