jeudi 12 juillet 2012

( 15 )

22 mai




     Qu'y a-t-il de pire que l'absence de signes, pire que le silence, sinon la mort, l'inexistant ? Parce que dans ce silence-là, on se sent réduit à quantité négligeable. Et cette réduction, cet anéantissement, cette négligence est insupportable : elle nie l'être. Le sujet. Moi. Moi qui pense tant à toi.


     Puis-je au moins espérer une tristesse lucide ?


     La vraie question peut-être : une sympathie, le sentiment que l'on a pour une personne peut-elle, peut-il, ne pas être partagé(e) ? Qu'en est-il alors des atomes que l'on dit crochus ? Qu'en est-il du fondement même de la rencontre - si elle a bien eut lieu - mais a-t-elle eu lieu? Que penser des raisons mêmes qui ont rendu possible cette rencontre ? Une tocade ? Je ne veux y croire. Ne peux. Examiner la question est déjà douleur.


     La perfection est un mirage.


     C'est sa négligence qui me suffoque, me taraude. Son absence d'attention. Sa légèreté d'être.


     Je lui offre. Je m'offre et on n'a que faire de ce présent encombrant. Nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde. Nous ne parlons pas la même langue.


     En amour, il faut soigner le temps affirme Julia Kristeva.


     " On voit bien - précise-t-elle - qu'il n'y a pas de temps sans amour. Le temps est amour des petites choses, des rêves, des désirs. On n'a pas le temps parce qu'on n'a pas assez d'amour. On perd son temps quand on n'aime pas. On oublie le temps passé lorsqu'on n'a rien à dire à personne. Ou bien on est prisonnier d'un faux temps qui ne passe pas. "
(Julia Kristeva, Les Samouraïs, Introduction)



3 commentaires:

  1. et pourtant l'Amour EST
    et dure dans le temps
    si il EST au présent

    il faut en prendre soin
    chaque jour un peu plus
    chaque jour chaque jour
    ....... au présent ....

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  2. atomes crochus, fusion des atomes.
    et si ce silence cachait, cachait
    une similarité. En niant l'autre,
    se nier soi-même.

    - encore un bel aparté offert, merci -

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  3. Pourquoi vouloir oser une envie
    Juste la ressentir au loin de son mystère
    Un émoi qui frémit sans jamais se ternir...un sourire au fond de l'âme...un souffle léger posé sur le coeur, une senteur sucrée qui glisse sur les lèvres, doucement ...

    Un texte sublime de silence qui se bercent sur le fil des pensées...Merci

    Douce journée Jean
    Bisous bleus
    Gisèle

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